Prévisions : L’or va-t-il continuer à grimper en valeur ?

En 2023, le prix de l’or a franchi la barre des 2 000 dollars l’once, un seuil rarement atteint dans l’histoire moderne. Certains investisseurs institutionnels continuent pourtant d’alléger leurs positions, tandis que les achats des banques centrales atteignent des niveaux records.

Malgré la hausse des taux d’intérêt, la demande mondiale n’a pas faibli. Les signaux contradictoires se multiplient et bousculent les modèles traditionnels de valorisation du métal jaune.

L’or, un baromètre de l’économie mondiale

Impossible d’ignorer l’agitation que provoque l’or sur les marchés. Quand le cours du métal jaune bondit, ce n’est jamais anodin : il traduit une méfiance palpable envers les marchés financiers classiques, ou un désamour momentané pour le dollar américain. Les récents pics au-delà du seuil mythique des 2 000 dollars l’once le prouvent sans détour : l’or reflète les angoisses et les espoirs du système économique mondial.

Sa réputation de valeur refuge ne s’est pas forgée sur des légendes urbaines. Qu’il s’agisse d’inflation persistante, de devises qui jouent au yoyo ou de tensions géopolitiques qui rendent les nuits blanches, investisseurs particuliers et institutionnels cherchent dans l’or un abri solide. C’est aussi le cas des banques centrales : elles gonflent leurs réserves, ajustent leurs stratégies et suivent de près les oscillations du dollar américain.

Pour mieux comprendre ce rôle central, voici ce qui façonne la dynamique actuelle de l’or :

  • Achats massifs des banques centrales : 2023 a marqué un record sur plusieurs décennies, les banques se réarmant en or à une vitesse inédite.
  • Fluctuations du cours en dollars : chaque geste de la Réserve fédérale américaine impacte instantanément le prix de l’or.
  • Recherche de stabilité : dans le climat actuel, le refuge qu’offre le métal jaune rassure les acteurs de marché.

Le jeu de l’équilibre entre prix dollars et valeur refuge reste donc sous haute tension. Tant que l’incertitude règne, l’or garde la cote. La moindre déclaration d’un banquier central, le moindre déplacement sur l’échiquier mondial, et les cours dollars s’affolent. Les investisseurs expérimentés guettent le moindre frémissement, conscients que l’once d’aujourd’hui cristallise la confiance collective, ou son absence, pour demain.

Quels facteurs pourraient influencer le cours de l’or d’ici fin 2025 ?

Le cours de l’or n’obéit à aucune recette simple. Il résulte d’un subtil cocktail entre logiques économiques et psychologie des foules. Plusieurs ingrédients sont à surveiller de près jusqu’à fin 2025.

En haut de la liste : les taux d’intérêt américains. À chaque mouvement de la Réserve fédérale, à chaque inflexion sur les taux, la comparaison entre rendement obligataire et attrait du métal se rejoue. Une baisse des taux d’intérêt redonnerait de l’allant au prix de l’or, surtout si le dollar s’affaiblit. Mais si la rigueur monétaire se prolonge, la progression de l’once se trouve freinée.

Autre force en présence : les tensions géopolitiques. Qu’il s’agisse du Proche-Orient, de Taïwan ou de l’instabilité en Europe de l’Est, chaque crise aiguise l’appétit pour le refuge face aux crises. Dans ces moments, l’or figure en pole position parmi les matières premières recherchées.

Il faut aussi compter sur la stratégie ambitieuse des banques centrales des pays émergents. Leur accumulation de métal jaune vise à contrer les turbulences monétaires. Les données du World Gold Council sont sans appel : les achats institutionnels pèsent lourd dans la hausse du cours.

Enfin, gardez un œil sur les volumes négociés sur les contrats à terme ainsi que sur la demande industrielle. L’activité spéculative et le goût des investisseurs pour les actifs refuges pourraient accentuer les secousses dans les prochaines années.

Prévisions des experts : à quoi s’attendre pour le prix de l’or dans les prochains mois ?

Les experts scrutent chaque indicateur, chaque tendance. Sur le marché, tout le monde veut savoir : jusqu’où ira l’once d’or ? Les prévisions dessinent une trajectoire ascendante, malgré la volatilité persistante. Goldman Sachs avance une fourchette entre 2 300 et 2 700 dollars l’once d’ici la fin de l’année, un écart qui dit tout de l’incertitude ambiante.

La direction que prendront les taux américains, la robustesse du dollar et le degré de tension géopolitique seront déterminants pour le cours. Certains gestionnaires misent sur une hausse modérée, portée par le soutien institutionnel et la stratégie des banques centrales. D’autres anticipent une pause, si la politique monétaire se veut plus restrictive.

Trois scénarios dominent les discussions :

  • Prévision basse : replongée sous les 2 250 dollars si la Fed marque une pause et si les crispations internationales s’atténuent.
  • Scénario médian : stabilité autour de 2 400-2 500 dollars l’once, soutenue par l’élan actuel et le rôle de refuge de l’or.
  • Projection haute : passage du cap des 2 700 dollars si la demande s’accélère ou si un choc secoue les marchés financiers.

Le marché de l’argent suit globalement la même dynamique, avec une volatilité qui attire les amateurs de trading et les spéculateurs aguerris. En Asie, la demande physique reste robuste, tandis que l’activité d’achat-vente en ligne rend les variations de court terme plus vives. Les prochains mois seront décisifs pour le cours dollars l’once.

Jeune femme vérifiant les prix de l

Pourquoi l’or reste une valeur refuge en période d’incertitude

Quand les marchés financiers vacillent, une mécanique bien huilée se met en marche : la quête d’actifs refuges gagne en intensité. Dans cette course, l’or l’emporte haut la main. Son statut de valeur refuge s’appuie sur des décennies d’histoire. À chaque crise, qu’elle soit géopolitique, monétaire ou économique, le métal jaune absorbe les chocs. Investisseurs institutionnels comme particuliers s’y réfugient dès que la volatilité s’invite. On l’a encore vu récemment, dès que les tensions géopolitiques persistent, la demande grimpe en flèche.

L’explication de ce rôle de valeur refuge est limpide : l’or n’est adossé à aucune institution, il échappe à toute souveraineté. Contrairement aux devises, il n’est pas lié aux décisions des banques centrales. Cette indépendance nourrit la confiance. En période de doute, sa liquidité et sa capacité à traverser les crises rassurent.

Les raisons qui poussent à privilégier l’or dans les moments incertains sont multiples :

  • Préserver son patrimoine face à la dépréciation des monnaies
  • Se couvrir contre les crises géopolitiques et l’instabilité des politiques économiques
  • Bénéficier de son attrait lorsque les taux réels deviennent négatifs

À chaque signal de faiblesse du marché ou d’assombrissement du climat économique, la recherche de refuges s’intensifie. Les récentes variations du cours de l’or en témoignent : le réflexe est mondial. Les gestionnaires soucieux de préserver la solidité de leurs portefeuilles misent sur la résistance éprouvée de ce métal précieux, qui traverse les tempêtes sans faiblir.