Rémunération des dirigeants en SAS : comment définir le salaire adéquat

Le montant de la rémunération d’un président de SAS ne relève d’aucun cadre légal strict ; aucune grille, aucun salaire minimum ou maximum imposé, sauf cas particulier. En 2025, les évolutions fiscales et sociales viennent toutefois bousculer les équilibres établis, rendant certains arbitrages plus complexes.

Fiscalité sur les dividendes, charges sociales sur les salaires, impacts sur la trésorerie de l’entreprise : chaque choix influe directement sur la situation personnelle du dirigeant comme sur celle de la société. Les marges de manœuvre existent, à condition de maîtriser précisément les règles applicables et leurs effets.

Comprendre les enjeux de la rémunération des dirigeants en SAS en 2025

Fixer la rémunération des dirigeants d’une société par actions simplifiée revient à naviguer dans un paysage fiscal et social en perpétuel mouvement. Le président de SAS, ou de SASU, bénéficie d’un statut assimilé salarié : il cotise comme un salarié classique, sans pour autant profiter de la couverture chômage. Ce statut singulier influence la façon dont on compose le salaire, les dividendes et les avantages en nature.

Les conseils d’administration, désormais, doivent composer avec plusieurs leviers pour bâtir une rémunération sur mesure. Trois composantes principales structurent la rémunération du président :

  • Salaire soumis à l’ensemble des cotisations sociales, ce qui ouvre droit à une protection sociale de haut niveau, comparable à celle d’un salarié du secteur privé ;
  • Dividendes, généralement taxés à un taux plus doux, mais sans la moindre protection sociale attachée ;
  • Avantages en nature : voiture, logement de fonction, équipements numériques, qui viennent compléter la rémunération directe.

Composer le bon équilibre entre ces différents éléments suppose d’examiner à la loupe le mandat social du dirigeant et ses objectifs personnels. Depuis janvier, la réforme des prélèvements sociaux sur les dividendes change la donne : pour certains profils, la sasu rémunération président issue des bénéfices perd de son intérêt. La situation patrimoniale du dirigeant, la stratégie de développement de l’entreprise et la volonté de renforcer la protection sociale entrent aussi en ligne de compte.

Le format SAS se distingue par une agilité certaine : la rémunération du chef d’entreprise peut évoluer au fil des cycles de vie de la société. Mais attention : chaque décision, chaque modification concernant la rémunération du président SAS doit être actée et justifiée de façon irréprochable, sous peine de s’exposer à un contrôle fiscal ou social pointilleux.

Quels leviers pour optimiser le salaire et les dividendes du dirigeant ?

Optimiser la rémunération du dirigeant en SAS ne s’improvise pas : il s’agit d’un jeu d’équilibriste, où la stratégie de l’entreprise doit guider chaque choix. Premier réflexe : trouver le point d’équilibre entre salaire et dividendes. Le bon dosage dépend de la trésorerie disponible, du rythme de croissance et du niveau de protection sociale recherché par le président SAS.

Le salaire, grâce au régime d’assimilé salarié, ouvre droit à une protection sociale solide, couvrant santé, retraite et prévoyance. Les dividendes, quant à eux, relèvent de la catégorie des revenus de capitaux mobiliers : la fiscalité s’est alourdie avec la loi Pacte, mais ils conservent l’avantage de la flexibilité. Ils permettent d’ajuster la rémunération du dirigeant en fonction des résultats de l’entreprise.

Plusieurs autres outils viennent compléter cette panoplie. Voici les options à explorer pour structurer une rémunération cohérente :

  • Les avantages en nature (véhicule, équipements professionnels, logement de fonction) et le remboursement de frais permettent d’augmenter la rémunération nette sans faire exploser les charges sociales ;
  • L’épargne salariale, via le plan d’épargne entreprise ou le plan d’épargne retraite collectif, offre une rémunération différée, souvent bien traitée fiscalement et socialement pour le chef d’entreprise ;
  • Pour les membres du conseil d’administration, les jetons de présence peuvent constituer un complément intéressant.

Ces différents leviers doivent s’articuler avec la politique globale de rémunération en titre de mandat, en cohérence avec la rentabilité de la structure et la vision à long terme. À chaque étape, il s’agit d’aligner intérêts personnels et ambitions collectives.

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Impacts fiscaux et sociaux : ce que chaque option change pour la société et le dirigeant

Arbitrer entre salaire et dividendes en SAS, ce n’est pas simplement fixer un chiffre sur une fiche de paie. Chaque modalité façonne différemment la situation fiscale et sociale du dirigeant comme celle de la société.

Le salaire versé au président SAS ou président SASU, sous le régime de l’assimilé salarié, supporte de lourdes cotisations sociales (sécurité sociale, retraite, CSG-CRDS, assurance chômage pour les cas de cumul de contrat de travail). En contrepartie, l’ensemble de ces prélèvements lui garantit une protection sociale robuste, similaire à celle des cadres salariés.

Les dividendes, eux, sont traités comme revenus de capitaux mobiliers : ils échappent aux cotisations sociales, mais subissent le prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30 %, avec 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. En revanche, aucune validation de trimestres de retraite, ni droits à la prévoyance n’en découle. Ce paramètre doit rester présent à l’esprit lors du choix.

L’intérêt du salaire réside également dans sa déductibilité : la rémunération du dirigeant s’impute sur le résultat imposable de la société, ce qui allège l’impôt sur les sociétés. Les dividendes, eux, ne peuvent être distribués qu’après paiement de l’impôt, grignotant d’autant plus le bénéfice net. Pour la société, ces choix structurent la stratégie de distribution et la base de calcul du résultat de la société.

Petit rappel : le mandat social du président de SAS diffère de celui d’une SARL. Pas de régime TNS : le président SAS reste soumis au régime général, ce qui a un impact direct sur le coût global de la rémunération du président et sur les arbitrages à effectuer en matière de politique salariale. Le choix du statut, loin d’être anodin, engage durablement la trajectoire du dirigeant et celle de l’entreprise.

À l’heure où le cadre légal évolue et où chaque euro versé ou distribué a ses propres conséquences, la rémunération du président de SAS s’apparente à une partie d’échecs où la prudence, la stratégie et l’anticipation font toute la différence. Qui saura jouer la bonne pièce au bon moment ?