Revenu maximum pour l’éligibilité à l’aide juridictionnelle

Un revenu fiscal de référence supérieur à 12 271 euros par an pour une personne seule entraîne un refus d’aide juridictionnelle totale. La présence d’une personne à charge modifie ce seuil, qui s’élève alors à 14 383 euros, puis à 16 495 euros pour deux personnes à charge. Au-delà, l’aide partielle devient la seule option, avec des plafonds ajustés chaque année.

Certaines ressources, comme l’allocation adulte handicapé ou le RSA, ne sont pas prises en compte dans le calcul. Les patrimoines mobiliers ou immobiliers, hors résidence principale, interviennent aussi dans l’examen du dossier. Ces règles s’appliquent uniformément sur le territoire national.

Comprendre l’aide juridictionnelle et son rôle dans l’accès au droit

L’aide juridictionnelle, ce filet de sécurité pour quiconque hésite à franchir les portes d’un tribunal à cause de ses moyens, n’a rien d’un dispositif accessoire. L’État prend en charge, partiellement ou totalement, les honoraires d’avocat et les frais de procédure, que ce soit devant le juge civil, pénal ou administratif. Ici, pas de distinction arbitraire : l’objectif est que nul ne soit mis à l’écart du droit parce que son compte bancaire flirte avec le rouge.

Le bureau d’aide juridictionnelle, garant de l’équité du dispositif, s’appuie sur vos ressources et votre situation familiale pour trancher. Selon le verdict, l’aide couvre la totalité des frais, ou une part significative (55 % ou 25 % selon les cas). Il ne s’agit pas d’un coup de pouce symbolique : pour de nombreux justiciables, c’est ce qui permet de ne pas renoncer face à des coûts souvent décourageants.

L’avocat, élément central de la chaîne, prend en charge la défense de son client, même si sa rémunération dépend de l’État. À l’heure où les démarches en ligne se généralisent, des plateformes telles que Justifit facilitent le contact entre particuliers et professionnels du droit, fournissant une information claire et rapide. Cette évolution réduit la distance, souvent intimidante, entre le citoyen et la justice.

Pour mieux comprendre la différence entre les niveaux d’aide, voici un aperçu des prises en charge :

  • Aide juridictionnelle totale : tous les frais sont pris en charge à 100 %.
  • Aide juridictionnelle partielle : la couverture s’élève à 55 % ou 25 % selon la tranche.
  • La décision revient toujours au bureau d’aide juridictionnelle, après un examen du dossier complet.

Quels sont les plafonds de revenus pour bénéficier de l’aide juridictionnelle en 2024 ?

L’accès à l’aide juridictionnelle repose sur un critère précis : le revenu fiscal de référence du foyer. Ce seuil change selon la composition familiale, que l’on vive seul ou avec des personnes à charge. Pour 2024, la barre à ne pas franchir pour une aide à 100 % est fixée à 1 393 euros par mois pour une personne seule. Deux personnes sous le même toit font grimper le plafond à 1 636 euros, et trois personnes à 1 889 euros. Comptez 253 euros supplémentaires pour chaque membre du foyer en plus.

Voici comment se répartissent les différents niveaux de soutien selon les revenus :

  • Aide totale (prise en charge à 100 %) : jusqu’à 1 393 €/mois (personne seule)
  • Aide partielle (55 %) : de 1 394 € à 1 645 €/mois
  • Aide partielle (25 %) : de 1 646 € à 2 094 €/mois

La résidence principale n’entre pas dans le calcul du patrimoine immobilier ; seuls les autres biens immobiliers sont pris en compte. Côté patrimoine mobilier, la limite est fixée à 11 011 euros pour une personne seule, avec un ajustement à la hausse selon la taille du foyer.

Certaines situations échappent à ces règles. Par exemple, les recours devant la Cour nationale du droit d’asile ne sont soumis à aucun plafond. Les mineurs ou les victimes de crimes très graves peuvent aussi bénéficier d’une dérogation. Si vous ne disposez pas de revenu fiscal de référence, l’administration retient alors les revenus imposables des six derniers mois, minorés de 10 %.

Mains passant un contrat signé sur un bureau lumineux

Les démarches à suivre pour déposer une demande d’aide juridictionnelle

Avant d’entamer la procédure, vérifiez que vous remplissez bien les conditions d’accès : seuils de ressources, absence de couverture par une assurance de protection juridique et action devant une juridiction recevable. À défaut, le bureau d’aide juridictionnelle (BAJ) n’ira pas plus loin sur votre dossier. Le formulaire officiel, disponible au tribunal ou en téléchargement, marque le point de départ. Remplissez-le avec soin, en joignant tous les justificatifs nécessaires : avis d’imposition, pièce d’identité, justificatif de domicile, preuves de vos ressources et de la composition du foyer.

Un avocat peut vous épauler dans cette phase, notamment pour vérifier la cohérence du dossier. Si vous n’en avez pas, le BAJ se chargera d’en désigner un. Après dépôt, le bureau examine la demande. La réponse prend généralement plusieurs semaines.

Pour maximiser vos chances, pensez à joindre les documents suivants :

  • Formulaire Cerfa n°15626*02, indispensable à chaque dépôt
  • La copie recto-verso d’une pièce d’identité
  • Tout justificatif récent de ressources ou attestant de l’absence de patrimoine

Le BAJ ne s’arrête pas à un simple contrôle administratif. Il évalue également si l’action en justice est fondée. En cas de refus, ou de prise en charge partielle, un recours reste possible devant le président du tribunal judiciaire, dans un délai de quinze jours. L’accompagnement d’un avocat peut alors faire la différence.

Obtenir l’aide juridictionnelle, ce n’est pas seulement cocher les bonnes cases : c’est ouvrir un passage vers la justice, même lorsque la route semble barrée par les contraintes financières. Pour certains, c’est la possibilité d’être entendu, pour d’autres, la garantie de ne pas rester seul face à l’institution. La justice n’a pas vocation à être un privilège ; l’aide juridictionnelle veille à ce qu’elle ne le devienne jamais.