Obligations vs Cash : quel est le meilleur choix pour votre portefeuille d’investissement ?

En 2024, l’argent n’a jamais autant circulé dans les fonds monétaires, tandis que les émissions obligataires, elles, persistent à rythme soutenu. Pourtant, la nervosité des marchés et la disponibilité des différents placements bousculent les habitudes des investisseurs aguerris comme des nouveaux venus.

Les responsables financiers, eux, doivent trancher : privilégier la sécurité du cash, la visibilité offerte par les fonds datés ou la souplesse des fonds ouverts ? Derrière ce choix, chaque critère, rendement, risque, fiscalité, remet en question des repères que l’on croyait figés.

Obligations et cash : comprendre les différences pour investir sereinement

Il faut poser les bases. Obligations et liquidités jouent dans deux registres distincts, même si tous deux figurent parmi les outils de prédilection d’une allocation prudente. La première, l’obligation, matérialise un prêt consenti à une entité publique ou privée : en échange, l’investisseur perçoit un intérêt régulier, le fameux coupon, puis récupère la somme investie à l’échéance. Les solutions assimilées au cash, comme les fonds monétaires ou les comptes à terme, promettent un capital protégé et une rémunération fixée à l’avance, souvent revue à la hausse lorsque les taux courts grimpent.

Deux logiques de portefeuille

Voici les grandes différences qui structurent les portefeuilles :

  • Obligation : rendement fixé à l’achat (hors surprise désagréable type défaut), liquidité variable selon la profondeur du marché secondaire, exposition à la fois au risque de fluctuation des taux et à celui de défaillance de l’émetteur.
  • Cash : accès immédiat à l’argent, rendement modeste mais aucune sensibilité aux variations du marché obligataire.

Le profil de risque, voilà ce qui sépare ces placements. Une obligation d’État ou d’entreprise subit l’influence de la hausse des taux et la solidité de l’émetteur. En cas de défaut, le détenteur d’obligations passe devant l’actionnaire pour se faire rembourser, ce n’est pas une assurance tout risque, mais c’est une protection supplémentaire qui compte.

Côté cash, l’attrait s’érode quand les taux sont bas, mais renaît dès que les taux courts dépassent 3 %. Gardez tout de même un œil sur la fiscalité : livrets et comptes à terme sont souvent soumis à une imposition non négligeable, ce qui rogne la performance nette.

Définissez votre plan d’investissement selon la durée de placement, la nécessité d’avoir des liquidités rapidement disponibles et votre appétence au risque. Ce débat, obligations ou cash, ne relève pas du simple exercice intellectuel : il façonne la gestion du risque et du rendement, que vous gériez un patrimoine familial ou le portefeuille d’une société.

Fonds obligataires ouverts ou datés : lequel s’adapte le mieux à votre stratégie ?

Il serait réducteur de résumer l’obligataire à une seule catégorie. Le marché propose deux grandes options : les fonds obligataires ouverts et les fonds obligataires datés. La distinction ? Les premiers fonctionnent à la manière d’un panier modulable : l’investisseur entre ou sort quand il le souhaite, la gestion s’ajuste en permanence. Les seconds, eux, fixent une date d’échéance : à cette date, capital et intérêts sont redistribués aux détenteurs.

Pour mieux cerner leur utilité, voici ce qui distingue ces fonds :

  • Les fonds ouverts visent ceux qui veulent rester mobiles et bénéficier d’une gestion professionnelle réactive. Leur composition évolue selon les anticipations de marché, ce qui permet de profiter des opportunités tout en restant exposé aux mouvements des taux. Mais vigilance : la valeur de la part peut varier sensiblement, surtout si les taux repartent à la hausse.
  • Les fonds datés misent sur la clarté : vous connaissez la date de fin, la liste des titres sous-jacents et, sauf accident majeur, le rendement attendu. Ce type de fonds s’apparente à l’achat d’obligations en direct, mais avec la diversification et le regard d’un professionnel. Pratique pour ceux qui veulent une feuille de route claire et limiter le risque de devoir céder en cours de route à un mauvais moment.

À chacun de déterminer : besoin de souplesse ? Les fonds ouverts sont pour vous. Priorité à la stabilité et à la visibilité ? Les fonds datés répondent présent. Dans toutes les configurations, la diversification et l’expertise de gestion sont incontournables pour traverser les variations du marché obligataire sans trop d’encombres.

Deux verres avec monnaie et documents d

Faut-il profiter du contexte actuel pour renforcer la part obligataire de son portefeuille ?

Les obligations reprennent une place centrale après des années de rendements réels négatifs. La hausse des taux directeurs redonne du souffle à cet outil de diversification. Face à la volatilité des marchés actions et à des placements monétaires qui peinent parfois à offrir des rendements attractifs, beaucoup envisagent d’augmenter la part de l’obligataire dans leur allocation.

Ce choix ne s’improvise pas. Il dépend avant tout du profil de l’investisseur, de ses objectifs temporels et de son rapport au risque. Une personne prudente, ou qui prépare son départ à la retraite, trouvera dans l’obligation de quoi atténuer les secousses boursières, tout en percevant des revenus réguliers via les coupons. Les stratégies classiques du type 60 / 40 (60 % actions, 40 % obligations) n’ont rien perdu de leur pertinence, à condition de sélectionner avec soin la qualité des émetteurs et la durée des titres.

Le support choisi a son mot à dire : assurance-vie, PER ou compte-titres ordinaire. Chacun propose des règles fiscales spécifiques. Par exemple, l’assurance-vie peut offrir un traitement plus favorable, surtout après huit ans de détention. La diversification, tant sectorielle que géographique, reste une règle d’or. Il ne faut pas non plus négliger la solidité financière des émetteurs : les obligations notées investment grade présentent moins de risques que les high yield, plus rémunératrices mais aussi plus vulnérables en cas de problème.

La période actuelle, marquée par des taux désormais stables, offre une fenêtre pour étoffer la poche obligataire d’un portefeuille défensif. Pas question toutefois de se précipiter : ajustez votre exposition à votre profil et misez sur la qualité de gestion pour traverser sans encombre les cycles de marché.

À chacun de composer sa partition : le marché obligataire n’a pas dit son dernier mot, et c’est à l’investisseur d’orchestrer la juste dose de prudence et d’opportunisme.